Le temps des explications

Voici mon second chapitre, plus long et les explications viennent ainsi que la mise en place du rôle de chacun, j’espère qu’il vous plaira.

Bonne lecture

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Le temps des explications

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Il vivait un cauchemar. Sa tête était lourde et les dernières paroles qu’il avait entendu tournaient en boucle dans ses oreilles. En particulier un mot. Calice.

Et merde.

Tout ceci ne devait être qu’une énorme plaisanterie, rien d’autre. Lui qui cherchait confirmation à l’existence de ces créatures en avait maintenant la preuve mais de là à faire partit de leur monde, cela devait être une blague. Calice.

Il savait exactement ce que signifiait ce terme, après tout, il avait fouillé le grenier de sa maison. Parmi tous les objets, rangé dans un vieux coffre, il avait trouvé un vrai trésor. Un journal, tenu par son arrière-arrière grand père. Dedans, toute sa vie y était écrite, racontée dans les moindres détails, en particulier sa vie en tant que calice.

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Les premiers calices sont apparus en même temps que les vampires. Créatures bénites contre créatures maudites. Une âme unique liée à l’autre. Sans possibilité de choix, le destin réunit deux âmes pour l’éternité. Si dans les premiers siècles, chaque vampire vivait avec son calice, bientôt, les guerres de territoires éclatèrent. Chacun voulant toucher son ennemi en son point faible, les calices furent les premières victimes de ces guerres et disparurent peu à peu. L’afflux de nouveaux nés entraina l’expansion des territoires. Les calices continuèrent à naître mais en faible proportion par rapport à leur contraire. Le vaste monde ne facilita pas la tâche et si les vampires sont immortels, ce n’est pas le cas de leur calice. Aujourd’hui, rares sont les calices à avoir connaissance réelle de ce monde et encore plus à trouver son vampire.

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L’introduction du journal lui revenait par brides. La main fraiche posée sur son front bougea. Matthew savait qu’il allait devoir ouvrir les yeux mais il ne se sentait pas prêt à faire face à sa condition.

Rares étaient les calices à se révéler, alors pourquoi cela avait-il du tomber sur lui ? Un rire léger lui parvint à sa droite. Surement le propriétaire de la main désormais posée sur son bras.

- Mon jeune Matthew, tu devrais considérer cela comme une chance, même s’il est vrai que le vampire auquel tu es lié n’est pas qualifié pour ses prouesses en relations humaines. Pour ma part, je me trouve chanceux de trouver en toi une personne qui n’ignore pas tout de nous même si concernant les calices tu ne connais que la partie historique dirons-nous.

Le jeune homme reconnu Aro, l’un des trois rois. Il ouvrit les yeux et constata qu’ils étaient seuls dans ce qui ressemblait à une chambre. Il se redressa, rester couché le mettait encore plus en position de faiblesse.

- Ai-je pensé à haute voix ?

Aro éclata de son rire si particulier, Matthew sursauta devant l’exubérance du vampire.

- Vois-tu jeune Matthew, certaines créatures sont plus chanceuses que d’autres, lors de ma renaissance j’ai obtenu un don unique. Il me suffit d’un effleurement pour connaître toutes les pensées qui ont traversé cette personne tout au long de sa vie.

Il se rappela de la main sur son front et devina que c’est à ce moment là que le vampire avait eu accès à ses pensées. Il frissonna, si ce qu’il venait d’entendre se révélait vrai, alors Aro avait pu découvrir toute sa vie. Il connaissait tout de lui. Même ses souvenirs les plus sombres.

Le roi sembla deviner son trouble.

- Puisque tu es lié à l’un des nôtres, je me promets de ne jamais trahir tes secrets. Rien de ce que je n’ai découvert ne sera utilisé contre toi. Si cela peut te rassurer, Caïus n’en saura rien. J’estime que le choix de ce que tu veux dévoiler de toi te revient.

Matthew hocha la tête soulagé. Soulagement de courte durée lorsqu’Aro prit un air sérieux. Ce qui allait suivre risquait de ne pas lui plaire.

- Il est temps de t’expliquer ce qu’implique être un calice. Cela fait bien longtemps que notre clan n’a pas eu de calice, il n’en comporte d’ailleurs aucun actuellement hormis toi. Vampire et calice partagent un lien unique. Une fois lié, le vampire se nourrit exclusivement du sang de son calice, en échange, il le protège de tout danger extérieur et lui offre l’immortalité. En théorie.

- Théorie ? C'est-à-dire ?

- Je parle de l’immortalité lié à l’âge. Calice est lié à un vampire. A partir de là, une fois le lien crée, le calice arrête de vieillir, mais si le vampire venait à disparaitre, alors le calice reprendrait son vieillissement jusqu’à sa mort.

Matthew assimila ces informations, comprenant ce que cela impliquait. Il allait être définitivement lié à cet homme cruel. Une fois le lien établit, il devrait le nourrir régulièrement. Sa protection ne serait que relative puisque rien ne le protègerait de Caïus.

- Je pense que mon frère voudra s’entretenir avec toi, tu verras avec lui en ce qui concerne les modalités, si l’on peut appeler ça comme ça.

Aro repartit dans un de ses petits rires dont il avait le secret.

- Excuse-moi, mais je connais suffisamment Caïus pour affirmer qu’il risque d’être de mauvaise humeur. Avoir un calice est pour lui un inconvénient. Alors que beaucoup voudraient être à sa place, lui considèrent ça comme un gène. Sans vouloir t’offenser.

Le jeune homme ne dit rien, sachant que ce n’était que vérités.

- Caïus ne te fera pas trop de mal, il sait que les calices sont précieux et doivent être protégés, nos lois interdisent leur exécution. Tant que tu ne commets pas de grosses erreurs, rien ne t’arrivera.

Plutôt encourageant comme paroles, restait à savoir ce que le vampire classait dans la catégorie « grosses erreurs ».

- Je vais te laisser. Jane et Alec te rejoindront bientôt, je leur ai demandé de répondre à tes besoins car il serait peu prudent que tu te balades seul dans les couloirs. Un accident est si vite arrivé.

Aro entendait par là que même si tous avait conscience de la présence du calice dans leur château, un dérapage, une brutale envie de sang pouvait survenir à tout instant.

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Après le départ d’Aro, la chambre retrouva son calme. Prudemment, Matthew se leva. Ses jambes étaient encore un peu tremblantes mais son corps répondait plutôt bien. Il profita de sa solitude pour faire le tour du propriétaire. La chambre était dans les tons rouges, noirs, une atmosphère très sensuelle s’en dégageait. Les meubles pour la plupart appartenaient à l’époque baroque. Pour la décoration, il retrouvait des œuvres d’art tout comme il avait pu en apercevoir dans le couloir qu’il avait emprunté.

Il se retourna brusquement, quelqu’un venait d’entrer.

- Je suis impressionnée. Il n’avait semblée ne faire aucun bruit pourtant tu as sentis ma présence, à moins que ce ne soit qu’un simple hasard.

Il reconnut immédiatement la jeune femme qui lui avait fait ressentir une si vive douleur. Il recula. D’un geste qu’elle voulu lent, elle leva les mains.

- Calme-toi, je ne te ferais rien.

Pas tout à fait rassuré, il se détendit tout de même.

- Je suis Jane et voici mon frère Alec.

Matthew découvrit un jeune homme ressemblant à tout point à sa sœur. Vus d’aussi prêt, il remarqua qu’ils étaient vraiment jeunes.

- Quel âge avez-vous ?

A peine sa question posée, il l’a regretta. Pour des vampires, cette question était stupide. Loin de s’en offusquer, Jane lui sourit.

- Nous avons prêt de 1200 ans, mais nous en avions 13 lorsque nous avons été transformé.

Il comprit pourquoi ils semblaient si jeunes.

- Aro nous a dit que tu risquais d’avoir besoin de nos services, alors y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour toi.

- J’aimerais bien prendre une douche et avoir des vêtements propres.

Les deux vampires détaillèrent la tenue qu’il portait. Le coup d’œil qu’ils se jetèrent voulait tout dire. Les habits qu’il avait étaient dans un état déplorable, il le savait.

- Nous allons t’en chercher ainsi qu’un repas. Vas prendre ta douche en attendant.

Aussitôt dit, les jumeaux disparurent.  Matthew se résolu à obéir à l’ordre de Jane. L’eau chaude lui permit de se détendre. Lorsqu’il en sortit, un pantalon et une chemise l’attendaient sur une commode. Il n’avait même pas entendu le vampire les déposer. Il les enfila rapidement avant de regagner sa chambre. Un repas chaud l’attendait sur la table. Sans faire de manières, il se jeta dessus. Les jumeaux vinrent s’asseoir avec lui, l’observant silencieusement. Matthew n’aimait pas le silence, il devenait trop pesant à son goût.

- Comment est Caïus ?

Il n’avait pu s’en empêcher. Il voulait savoir à qui il allait avoir à faire. Aux premiers abords, Caïus lui avait paru froid, cruel même. Ce fut Jane qui lui répondit.

- C’est un brillant chef, il aime prendre part aux missions exécutives. Contrairement à Aro et Marcus, il ne possède aucun pouvoir cependant sa cruauté les surpasse.

Une pointe d’admiration transparaissait dans sa voix. Matthew en frémit. Ce qu’il venait d’entendre ne le rassurait pas.

- Il a une compagne Athénodora, peut être la seule personne à qui il montre ses émotions. Il l’aime profondément mais elle n’est pas son âme sœur. Comme la compagne d’Aro, elle reste enfermée dans une tour. Leur protection est l’une des priorités de la garde.

Alec venait d’énoncer ces faits sans émotions. D’apprendre l’existence d’Athénodora troubla Matthew. Désormais plus aucun doute n’était permis. Il ne serait pour Caïus qu’un garde manger. L’histoire de son ancêtre lui paraissait bien idyllique. D’après ce qu’il avait lu, lui avait trouvé l’amour, la passion dans les bras de sa vampire.

- Evite de trop t’inquiéter, ici personne ne te fera de mal. Les calices sont devenus si rares que nous les protégeons. Lorsque Caïus t’aura marqué, tu ne risqueras vraiment plus rien. On ne touche pas à ses affaires.

Le jeune homme se doutait que Jane voulait le réconforter pourtant ses paroles n’eurent pas l’effet escompté. Avant tout, il fallait que Caïus l’accepte et ce n’était pas gagné. Il termina son repas et ses deux gardes durent repartir. Ils s’assurèrent que Matthew n’avait besoin de rien d’autre. Laissé encore une fois seul, le jeune homme s’allongea sur le lit. Il devait réfléchir à sa situation. Ses pensées n’étaient pas claires, bientôt, elles s’emmêlèrent, rompu par la fatigue, il finit par s’endormir.

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Une prise violente sur son cou le fit suffoquer. L’air lui manquait, il ouvrit les yeux affolé. A travers le faible éclairage de la pièce, il parvint à distinguer des yeux rouges et des cheveux blancs. Une seule personne possédait ses caractéristiques. Caïus. Le vampire se tenait au dessus de lui et était en train de l’étouffer. Il essaya de se dégager. Caïus relâcha légèrement sa prise mais l’immobilisa totalement avec son corps. Le froid de sa peau passa à travers la fine barrière de ses vêtements le pétrifiant totalement.

- Que les choses soient claires. Tu es peut être mon calice mais sans lien tu n’es rien pour moi. Quand bien même lien il y aurait tu ne serais qu’un fardeau. Il est hors de question qu’un quelconque lien ait lieu, j’aimerais te détruire mais il semble que mes frères s’y opposent. Pour la communauté vampirique tu es une espèce protégée. Cependant en étant mon calice, même sans lien, tu restes ma propriété. J’ai donc décidé que tu resteras enfermé ici jusqu’à ta mort.

Matthew restait pétrifié, chacun de ses mots se figeait en lui, le blessant profondément. Caïus ne le voyait que comme un boulet, il ne voulait pas de lui. Pire, il ne souhaitait que sa disparition. La main sur sa gorge se fit plus pressante.

- Tu resteras enfermé ici jusqu’à ce que j’en décide autrement, sans chercher à sortir, m’as-tu bien comprit ?

 - Oui.

La réponse était étranglée, à peine audible mais elle sembla satisfaire le vampire. Il le regarda une dernière fois, s’assurant que son message était bien passé puis disparut. Le jeune homme tremblait sur son lit encore sous le choc de son réveil plus que brutal. Sa première rencontre en tête à tête avec Caïus s’était plus que mal passée. Certes, il était toujours vivant mais son sort était scellé. Il était indésirable, condamné à l’emprisonnement. Une idée lui traversa l’esprit.

Totalement folle, presque suicidaire mais c’était la seule solution. Il ne voulait pas rester ici. Il devait fuir. Son entreprise avait de grandes chances d’échouer. On ne s’échappait pas comme ça d’un repaire de vampires. S’il avait la moindre possibilité de revoir sa sœur ne serait-ce que pour lui dire de ne pas s’inquiéter pour lui alors il devait la saisir. Après, il devrait surement fuir loin de Voltera, loin de sa sœur pour la protéger, loin de ses parents pour se protéger. Il ne pouvait rester ici, mais il ne pouvait pas non plus retourner auprès de ses parents alors qu’il avait une chance de s’en éloigner. Mieux valait qu’ils le croient disparu ou mort, surtout son père. Pour le moment, il devait se concentrer sur sa première fuite. Une fois sortit du château, des Volturis et loin de la ville, il pourrait improviser. A condition de ne pas se faire tuer dans l’action. Certes, les calices étaient protégés mais s’il poussait trop sa chance, il risquait d’y laisser des plumes.

Avis ?!

Le prochain chapitre sera plein d’action et finira sur une scène très noire, sombre donc je vous dis à bientôt.