OS basé sur l’épisode 15 de la seconde saison. Je sais que c’est un
scénario vu et revu mais comment ne pas écrire sur cet épisode. En espérant que
ça vous plaise.
Bonne lecture.
Jamais le
jet n’avait semblé aussi silencieux. Les agents encore sous le choc de ce qui
venait de se passer réalisaient à peine la chance qu’ils avaient eue. Ils
ignoraient la majorité de ce qui s’était passé entre Tobias Hankel et Reid
lorsque la caméra était éteinte mais nul doute qu’il lui faudrait beaucoup de
temps pour s’en remettre. Le traumatisme risquait d’être important. Leur patron
l’avait remarqué quand il l’avait tiré loin du cadavre dans le cimetière. A ce
moment-là, Reid s’était jeté dans ses bras pourtant il savait à quel point le
génie rechignait les contacts physiques. Mais quelques heures plus tôt, il
avait accepté chaque étreinte des membres de l’équipe. Hotch n’avait pas manqué
le regard inquiet de Gideon se demandant si à vingt-quatre ans seulement Reid
pourrait faire face à ce qu’il venait de vivre tout en continuant d’être
confronté à de nouvelles horreurs jour après jour. Pour le moment, le jeune
homme était confortablement allongé sur une banquette. L’agent Hotchner ne se
leurrait pas, si le plus jeune semblait paisible c’était avant tout pour ne pas
alerter l’équipe.
Arrivés au bureau, Hotch les
congédia. L’attention du patron revint se focaliser sur le garçon.
- Reid, je te raccompagne et
ce n’est pas discutable.
Les yeux du
plus jeune s’écarquillèrent et sa bouche s’ouvrit avant de se refermer. Il
n’avait pas la force de protester, de toute façon cela n’aurait servit à rien.
Il suivit docilement son patron. Le chemin se fit en silence, Hotch était
concentré sur la route et Reid perdu dans la contemplation du paysage. Il
l’accompagna jusqu’à la porte et alors que Reid allait le remercier, Hotch
entra dans son appartement.
- Je reste avec toi ce soir,
déclara t-il d’une voix qui ne souffrait d’aucune contestation.
- Bien Monsieur.
L’homme
fronça les sourcils face à cette appellation. Son subordonné l’utilisait dans
le contexte du travail. En utilisant ce terme ce soir, il lui faisait
comprendre qu’il acceptait sa présence seulement parce qu’il était son patron
et qu’il avait déguisé sa demande en ordre. Peut être avait-il tord de rester
ici alors qu’il avait une femme et un fils à la maison mais il ne pouvait se
résoudre à laisser le génie seul en compagnie de ses démons. Il avait besoin de
lui.
Cette pensée était sans doute
un peu égoïste. N’importe qui de l’équipe aurait pu le remplacer et il n’était
sans doute pas le mieux placé pour ce rôle.
- Je vais me doucher, en
attendant faites comme chez vous.
Reid venait
de disparaitre dans ce qu’il devina être la salle de bain. Bientôt, il entendit
l’eau coulé et remarqua que lui-même était toujours planté dans l’entrée. Il
retira sa veste et sa cravate avant de les poser sur une chaise puis de
s’asseoir sur le canapé. L’appartement était parfaitement à l’image de son
propriétaire, rempli de livres, légèrement vieillot mais confortable. Le stress
tout juste retombé faisait somnoler Hotch. C’est dans cet état de demi-sommeil
que Reid trouva son patron. Lui avait revêtu un pyjama dans lequel il semblait
flotter et s’affairait en cuisine. Ils partagèrent un rapide repas ponctué
uniquement par le bruit de leurs couverts avant que le plus jeune déclare qu’il
allait se coucher. Bien évidemment, il avait argumenté pour qu’Hotch rentre
chez lui. Ce dernier avait refusé et répondu qu’une nuit sur le canapé n’allait
pas le tuer. Et ce n’est que lorsque le jeune homme fut endormi que son patron
s’autorisa à faire de même.
Il fut
rapidement tiré de son léger sommeil par des cris venant de la chambre de
l’homme. Sans réfléchir, il s’y précipita et aluuma la lumière. Le jeune homme
en sueur était assis sur son lit. Il se frottait les yeux dans le but
d’éloigner les derniers fantômes de son cauchemar.
- Reid ! Tout va
bien ?
L’attention du génie se fixa
sur son patron, étonné de le trouver sur le seuil de sa chambre. Puis il se
souvint que celui-ci avait insisté pour rester avec lui cette nuit.
- Désolé de vous avoir
réveillé, mais tout va bien, vous pouvez retourner vous coucher.
Hotch haussa un sourcil
sceptique quand à l’état du plus jeune.
- Tu ne voudrais pas en
parler ?
Le docteur
se redressa sur son lit et croisa ses bras devant son torse voulant clairement
mettre de la distance entre lui et l’autre homme.
Hotch hésita un instant. Il
connaissait suffisamment Reid pour savoir que ce dernier était un émotif. Ce
qu’il avait vécu l’avait marqué, surement plus profondément que si n’importe
quel autre de ses coéquipiers s’était trouvé à sa place. Il savait également
que son subordonné ne se confiait que très peu. Peut être que Gideon aurait pu
le faire parler plus facilement. Cependant, ce soir c’était lui qui s’était
porté volontaire pour tenir compagnie au petit génie. Alors il allait devoir le
faire parler coûte que coûte. C’était son boulot.
- Reid ! Je conçois que
tu ne veuilles pas en parler. Que ce que tu viens de subir a pu être
traumatisant mais ce n’est pas en restant enfermé dans ton mutisme que tout va
s’arranger ou disparaitre.
Ses paroles
firent mouche puisque le jeune homme regarda ses mains avant de prendre une
inspiration et de planter son regard dans les yeux noirs de son patron.
- Je n’y arrive pas. A chaque
fois que je ferme les yeux, je revois tout. Tobias, les coups, le cimetière. Je
me vois partir. Je sais que c’est normal, c’est le stress post-traumatique. Je
suppose qu’il faudra du temps avant que je puisse fermer les yeux sans craindre
de voir apparaitre ces images.
Reid avait
débité ces paroles à toute allure sans prendre le temps de respirer comme à
chaque fois qu’il ne se sentait pas en sécurité. Généralement, il se cachait
derrière des statistiques ou des faits scientifiques.
- La vérité c’est que j’ai
peur Hotch.
Cette
phrase désarma l’homme. Jamais le génie ne lui était apparu si démuni, si
faible. Alors sans plus réfléchir, il fit la seule chose qui lui passait par la
tête. Il s’assit sur le lit et prit le jeune homme dans ses bras. Il le cala
sur son torse, une de ses mains traçait des cercles apaisant dans son dos
tandis que l’autre s’était perdue dans les cheveux si doux de Spencer. Il
sentit que le plus jeune ainsi protégé rendait les armes, quelques larmes lui
appartenant venaient s’échouer dans le cou d’Hotch. La prise se fit un peu plus
serrée comme s’il avait peur d’être encore abandonné. Pourtant Hotch ne
partirait pas. Oh non, il tenait bien trop au cadet du groupe. Il avait comprit
que ses sentiments allaient bien au delà de l’affection. Il savait qu’Haley
était la mère de son fils et une amie mais ça s’arrêtait là. Une autre personne
ravissait son cœur. Avec son innocence et sa maladresse, Spencer avait occulté
son esprit peu à peu jusqu’à devenir son obsession. Ce qu’ils venaient de vivre
l’avait bouleversé. Il avait eu si peur de le perdre. C’est ainsi qu’il avait
décidé de se déclarer. Il devait faire connaître ses sentiments, les assumer et
faire face aux réactions de Spencer puis à celles de l’équipe. Il devrait
également prononcer le divorce avec Haley et lui rendre sa liberté. Elle ne
méritait pas de se retrouver enchainée pour lui. Mais avant tout ça, il devait
s’occuper du jeune homme qu’il avait dans les bras et qui semblait s’être
finalement endormi. Quand il réussit à les coucher et qu’ils se retrouvèrent
enlacés sous les draps, Hotch pensa qu’il pourrait facilement s’adapter à avoir
Reid dans les bras chaque nuit.
Alors vos impressions ?
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